Résumés par auteur > Vanmeerhaeghe Sophie

Le milieu enseignant belge est bouleversé par de multiples réformes : refonte de l'enseignement obligatoire, réforme de la formation initiale, modification des charges attribuées aux enseignants. Au niveau de la formation, les documents officiels tels que les décrets et les programmes de formation belge insistent sur les stages. Les attentes qu'ils en ont sont nombreuses : immersion professionnelle, découverte des différentes facettes du métier et développement de savoir-faire tels que la gestion de groupe, la mise en œuvre et la régulation de leçons. Pour les chercheurs et les praticiens, le stage est un moment important de la formation, car ils révèlent l'appropriation des savoirs et l'évolution des compétences de l'étudiant (Correa Molina, 2011; Lapointe & Guillemette, 2015). Or, différentes interprétations du stage coexistent et des résistances émergent auprès des étudiants et des enseignants sans que le stage ne soit pour autant interrogé.

Cette communication fait partie d'une recherche plus vaste postulant que l'objet « stage » est un système de relations sociales complexes particulier au sein duquel la construction des connaissances et de l'identité professionnelles ne va pas forcément de soi. Nous nous demandons comment les étudiants accèdent progressivement à cette profession pendant le stage et comment ils se saisissent des savoirs et normes pour régir leurs actions. Quels changements peuvent se produire en stage autour de leurs savoirs ?

Notre contribution se penche sur le flou entourant les stages en interrogeant les normes professionnelles (Prairat, 2014) et sociales que les étudiants mentionnent comme régissant leurs pratiques.

Pour éclaircir ces questions, nous avons récolté les récits d'expérience – sous forme de journaux de bord vidéo – de 12 stagiaires en enseignement secondaire inférieur. Chaque récit est constitué de 15 à 20 capsules tournées aux différents temps des 4 stages du bloc 2 et 3 de leur formation. Douze portraits d'étudiants en pleine construction professionnelle de leur premier à leur dernier stage actif. Nos résultats attestent non seulement de la présence récurrente, régulière et collective de préoccupations ou normes plus sociales que professionnelles, mais mettent aussi en évidence des divergences entre normes de formation et celles des étudiants, ainsi qu'un « assujettissement » face au poids de l'évaluation.