Présentation, validation et premiers résultats de l'utilisation d'une échelle de mesure du sentiment d'efficacité collective des enseignants, dans le cadre de la mise en place du dispositif « Soutien aux Comportements Positifs (SCP) » dans des écoles pilotes de la FWB
Caroline Deltour  1@  
1 : Analyse et Intervention dans les domaines du Décrochage et de l'Exclusion  (AIDE)
Place de Orateurs, 2 4000 Liège -  Belgique

Dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle organisation du travail enseignant liée à la réforme du « Pacte pour un Enseignement d'Excellence », 60 périodes par an doivent être allouées au travail collaboratif, par chaque enseignant, tous niveaux confondus.

À l'heure où la pénurie d'enseignants se manifeste de plus en plus tôt, voire même avant la rentrée scolaire[1] ; à l'heure aussi où le burnout des enseignants est de plus en plus souvent évoqué comme une maladie liée aux conditions de travail ainsi qu'au sentiment d'efficacité, tant personnelle que collective (Caprara et al., 2006 ; Jaoul & Kovess, 2003 ; Skaalvik & Skaalvik, 2010), la question de l'efficacité ressentie du travail collaboratif, rendu aujourd'hui obligatoire, semble pertinente.

Les nombreuses recherches menées ces vingt dernières années sur l'efficacité individuelle et collective des enseignants (Malinen et al., 2013 ; Chan, 2008a ; Skaalvik & Skaalvik, 2010 ; Tschannen-Moran & Woolfokl Hoy, 2007 ; cités par Malinen & Savolainen, 2016) démontrent que le sentiment d'efficacité fonctionne de façon récursive, de sorte qu'une perception élevée de son efficacité mènera la personne à une plus grande persistance dans la tâche, qui mènera elle-même à de meilleurs résultats, qui contribueront à leur tour à une plus grande efficacité individuelle (Holzberger et al., 2013 ; Tschannen-Moran et al., 2007 ; cités par Kelm & McIntosh, 2012).

L'échelle de mesure du sentiment d'efficacité collective des enseignants, traduite de la version anglophone de Skaalvik & Skaalvik (2007), a été utilisée dans le cadre de l'implémentation du dispositif de prévention universelle « Soutien aux Comportements Positifs (SCP) », version française du School-Wide Positive Behavior Support (SWPBS) (Sugai & Horner, 2009), pour vérifier la mesure dans laquelle le SCP, dont le but principal est d'améliorer le climat scolaire, améliore aussi le sentiment d'efficacité collective des équipes éducatives. La mise en place d'un tel dispositif exige en effet une collaboration étroite et constante des membres des équipes éducatives.

En FWB, le dispositif SCP est mis en place dans cinq écoles pilotes et une évaluation de son impact sur cinq variables est en cours. Les résultats attendus sont : l'amélioration du climat scolaire, la diminution des comportements problématiques, l'augmentation de la présence à l'école et l'amélioration des résultats scolaires.

Après le cadrage théorique du dispositif et la présentation du design de la recherche, nous exposerons les étapes réalisées, depuis la traduction et la validation de l'échelle de mesure du sentiment d'efficacité collective jusqu'aux premiers résultats obtenus, suite à l'analyse des données récoltées.


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