Une des recommandations les plus courantes des recherches, conférences, congrès et rapports en éducation est qu'il faut améliorer la formation continue des enseignants. Ces recommandations restent néanmoins assez vagues concernant le contenu, mais surtout la forme que devraient avoir cette formation en vue d'améliorer l'expérience scolaire des élèves et leurs apprentissages. Cette contribution vise à faire une synthèse des recherches empiriques disponibles qui mettent en relation le contenu et le format des dispositifs de développement professionnel des enseignants, avec l'évolution des acquis scolaires des élèves.

Les recherches à propos des activités visant le développement professionnel des enseignants sont nombreuses et diversifiées. Des synthèses de ce domaine de recherche sont régulièrement proposées dans la littérature internationale. Ces travaux présentent une série d'éléments des dispositifs de développement professionnel comme faisant consensus si l'on veut accroître la probabilité d'aboutir à des changements de pratiques d'enseignement et à une amélioration des acquis des élèves : une centration sur une meilleure connaissance des contenus spécifiques à enseigner et sur la manière de les enseigner, une participation collective et collaborative, une durée et une intensité suffisante (en termes de nombre d'heures de contact) et la présence d'un accompagnateur (conseiller, coach, etc.). Cependant, on peut se demander sur quelles bases empiriques sont formulées ces recommandations, en particulier concernant les effets des activités de développement professionnel sur les apprentissages des élèves.

Étonnamment, l'analyse montre que seul un petit nombre d'études évaluent les effets du développement professionnel sur les pratiques pédagogiques réelles des enseignants (et pas seulement les pratiques déclarées) ou sur les apprentissages des élèves. Et les rares études disponibles montrent que les effets sur les apprentissages des élèves ne sont pas nécessairement cohérents avec les recommandations issues des autres travaux sur le développement professionnel. Au final, nous connaissons peu de choses des effets de la formation continue sur les progrès des élèves quand un dispositif est déployé dans une diversité de contextes et d'établissements par une pluralité de professionnels.

Les résultats passés en revue indiquent que l'on ne peut pas se fier aux caractéristiques des dispositifs de développement professionnel pour juger de leurs effets éventuels sur les apprentissages des élèves. Une implication majeure de ces résultats est que les responsables de l'organisation de la formation continue devraient apprendre comment évaluer de manière critique la qualité et l'efficacité de ce qu'ils financent ou mettent en place.