L'apprentissage en lecture en M3, P1 et/ou P2 : focus sur l'analyse des outils de la classe et de l'usage des albums jeunesse
Adeline Germonprez  1@  , Irène Rinaldo  2@  , Françoise Robin  3@  , Elsa Roland  4@  , Sabine Kahn  4@  , Sylvie Van Lint  4@  
1 : HEFF
2 : HE2B
3 : HELDB
4 : ULB

Notre recherche consiste à s'interroger sur la possibilité de différencier l'apprentissage de la lecture en M3, P1 et P2 dans un contexte scolaire ordinaire. Pour ce faire, nous avons rencontré 84 enseignants de M3, P1, P2 et les directions de 20 écoles de la Fédération Wallonie Bruxelles participant à une expérience-pilote. L'analyse de nos observations, entretiens et questionnaire nous a permis de co-construire trois méta-outils évolutifs afin de permettre aux enseignants et à l'équipe éducative de se questionner sur la pertinence de leurs pratiques, leur appropriation des outils et leurs effets en termes d'hétérogénéité. Le premier outil est relatif au co-enseignement (Tremblay, 2015, 2017, 2019) et aux pratiques collaboratives (Letor & Perisset Bagnoud, 2010 ; Letor, de Monge & Leal Gonzalez, 2007), Le deuxième concerne les pratiques de différenciation afin d'aider les enseignants à mieux cerner ce qu'ils mettent en place intentionnellement ou non, et les effets en termes d'accentuation ou de réduction des inégalités d'apprentissage (Kahn, 2010).

 

Cette communication présentera plus spécifiquement le troisième outil. Il est subdivisé en deux parties. Une première concerne les outils exploités en classe et la seconde a trait aux albums jeunesse. Le choix d'un outil, d'un manuel, voire d'une méthode d'apprentissage de la lecture n'est pas chose aisée pour tout enseignant. La grille d'analyse que nous présentons s'appuie sur les travaux de Germain (2011), du Csen[1] (2019) ainsi que sur une étude du Groupe des conseillers pédagogiques de Savoie (2014).

 

Les albums de littérature de la jeunesse donnent de plus en plus à voir un rapport à la culture qui reflète les formes de socialisation des milieux sociaux culturellement bien dotés (Bonnéry, 2010). Dès lors, les usages qui en sont faits ainsi que les multiples possibilités qu'ils offrent sont soumis à des savoirs et des dispositions inégalement partagés socialement (Bonnéry, 2010). S'appuyant sur les études de Van der Linden (2006) et Lécullée (2017), notre grille d'analyse interroge le risque de dérive vers des pratiques élitistes (Boiron, 2015).


[1] Conseil scientifique de l'éducation nationale (France)

 


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