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La mise en place d'une aussi vaste réforme (pacte d'excellence et RFIE) doit permettre de répondre aux attentes envers le système scolaire et ses enjeux du XXIe siècle, mais aussi de questionner la préparation des (futurs) enseignants à relever ce défi sociétal.
En tant que responsables de la formation initiale (et continuée) de futurs enseignants du secondaire, nous sommes entrés dans ce mouvement en poursuivant celui qui nous anime depuis plus de 15 ans : un système en pédagogie institutionnelle usant de pédagogie active, dans une classe coopérative verticale. Ce système se nomme « Tenter Plus » et forme des AESI en Sciences Humaines à HELMo
Parmi les enjeux, trois nous semblent primordiaux pour l'Ecole. Elle doit
- chercher à être un lieu vivant, où le désir d'apprendre circule et où chaque jeune peut trouver et construire du sens.
- être plus juste, un lieu où les inégalités sociales ne se transforment plus en inégalités scolaires ;
- contribuer au bien-être des individus, donner les occasions à chacun de trouver une place et permettre un lieu où les violences sont régulées.
Il s'agit donc de former de jeunes citoyens, de faire émerger des femmes et hommes qui auront ‘le droit de cité' ; de favoriser des ‘sujets pensants' inscrits dans une collectivité. Oui ... mais comment ? La citoyenneté n'est pas spontanée, elle doit se travailler au quotidien dans les classes. La formation des enseignants doit pour ce faire être isomorphique : permettre aux futurs enseignants de vivre leur formation à l'instar de celle qui sera souhaitée pour les élèves. (Comment) Le permettra-t-on ?
Cadre théorique et méthodologie
Dans la lignée du travail associatif et social, nous avons cherché à mettre en lumière les principes directeurs de la formation en cherchant via une méthode d'analyse en groupe (à 14 formateurs engagés dans le dispositif « Tenter Plus »), associée à des éclairages théoriques issus de plusieurs disciplines (sciences de l'éducation, sciences sociales et politiques, psychologie et philosophie) et dans des formats différents (décrets, articles scientifiques, ouvrages classiques, partages de pratiques, mémoires de recherche et évaluation de 2009 de notre système via un groupe d'externes et d'internes).
L'ensemble de ce dispositif de création, vécu sur plusieurs semaines, nous a permis de dégager, d'une part, les paradoxes entre les enjeux de l'Ecole et l'organisation projetée décrétalement de la future formation initiale et, d'autre part, les principes directeurs essentiels de la formation.
Résultats
Notre production est destinée à deux publics. D'abord nos étudiants, nos collègues, nos directions auprès de qui nous voulons justifier nos choix et ensuite tous les formateurs d'enseignants qui œuvrent dans cette réforme à qui nous proposons notre réflexion. Elle porte l'utilité de conserver la verticalité, la coopération et une unité « classe » pour des étudiants futurs enseignants face à un décret qui propose une formation favorisant l'individualisation des trajectoires, la possibilité d'unités d'enseignement minuscules et désintégrées et une identité de consommateur de la formation au lieu d'acteurs coopératifs et engagés dans celle-ci comme nous le souhaitons.
Ces principes guides sont organisés, intégrés et justifiés sur les plans socio-pédagogiques et nous souhaitons les partager en vue de critique.
